La lutte contre l'illettrisme constitue un défi majeur pour l'insertion sociale et professionnelle des individus concernés. En France, 4% des 18-64 ans sont touchés par ce phénomène, soit 1,4 million de personnes qui, bien que scolarisées, rencontrent des difficultés avec la lecture et l'écriture. Pour répondre à cette problématique, la création d'une matrice de compétences adaptée aux publics fragiles apparaît comme une solution pertinente, permettant d'identifier précisément les besoins et de proposer des parcours de formation sur mesure.

Comprendre les besoins spécifiques des publics en situation d'illettrisme

La prise en charge des personnes en situation d'illettrisme nécessite une approche différenciée de celle destinée aux personnes analphabètes ou relevant du Français Langue Étrangère (FLE). Selon les données disponibles, 10% des personnes âgées de 18 à 64 ans éprouvent des difficultés dans les domaines fondamentaux de l'écrit, avec des variations régionales notables. Cette réalité impose aux acteurs de l'orientation, de la formation et de l'emploi de développer une connaissance fine des caractéristiques de ce public.

Identifier les freins à l'apprentissage

Les obstacles rencontrés par les personnes en situation d'illettrisme sont multiples. Les statistiques montrent que ces difficultés se manifestent dans le déchiffrage (5% de la population), l'écriture (9%) et la compréhension de textes simples (10%). À ces freins cognitifs s'ajoutent des barrières psychologiques liées à un parcours scolaire souvent douloureux. La détection de ces freins constitue la première étape dans la construction d'une matrice de compétences adaptée. Les professionnels peuvent s'appuyer sur des outils comme la plateforme EVACOB qui évalue les compétences de base et oriente vers des formations appropriées. La région Nouvelle-Aquitaine, à travers son CRIA (Centre de Ressources pour l'Illettrisme et l'Analphabétisme), propose également des ressources pour accompagner cette identification.

Analyser les acquis existants pour construire un parcours personnalisé

La valorisation des compétences déjà maîtrisées représente un levier motivationnel pour les apprenants. L'ANLCI définit quatre paliers d'acquisition des compétences de base, les deux premiers correspondant à des situations d'illettrisme. Cette gradation permet de situer précisément le niveau de chaque personne et d'élaborer un parcours progressif. En Nouvelle-Aquitaine, la certification CléA valide le socle de connaissances et de compétences professionnelles, constituant un objectif tangible pour les apprenants. Les formations de proximité financées par la région s'inscrivent dans cette logique de personnalisation, tout comme les dispositifs PRéPA Clés existant dans d'autres régions comme la Bretagne. La nouvelle feuille de route régionale de lutte contre l'illettrisme 2024-2028 en construction devrait renforcer cette approche individualisée, indispensable face à la diversité des profils et des besoins.

Élaborer un référentiel adapté aux différents niveaux de maîtrise

La lutte contre l'illettrisme constitue un enjeu majeur pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes vulnérables. En France, 4% des personnes âgées de 18 à 64 ans sont en situation d'illettrisme, soit environ 1,4 million d'individus ayant été scolarisés mais ayant perdu l'usage des savoirs fondamentaux. Pour répondre à cette problématique, la création d'outils d'évaluation adaptés s'avère nécessaire. Un référentiel structuré selon les besoins spécifiques des publics fragiles représente une base solide pour identifier les acquis et construire des parcours de formation personnalisés.

Structurer les savoirs fondamentaux par paliers progressifs

L'Agence Nationale de Lutte Contre l'Illettrisme (ANLCI) a défini quatre paliers d'acquisition des compétences de base, les deux premiers correspondant aux situations d'illettrisme. Cette gradation permet d'identifier précisément le niveau de chaque personne et de proposer un parcours adapté. En Nouvelle-Aquitaine, comme dans d'autres régions, les actions de formation de proximité financées s'appuient sur cette progression par étapes. La certification CléA valide quant à elle le socle de connaissances et compétences professionnelles, offrant une reconnaissance formelle des acquis. Pour une matrice de compétences réellement adaptée, il convient d'intégrer des évaluations diagnostiques comme EVACOB, qui orientent vers des formations appropriées. Les données territoriales montrent des disparités – par exemple, en Nouvelle-Aquitaine, la Corrèze et les Pyrénées-Atlantiques présentent les taux les plus bas de jeunes en difficulté de lecture (2,7% et 2,8%) – ce qui justifie une adaptation locale des paliers d'apprentissage.

Intégrer les compétences pratiques du quotidien dans l'évaluation

Une matrice de compétences pour publics en situation d'illettrisme doit dépasser le cadre traditionnel pour s'ancrer dans la réalité quotidienne des apprenants. Les formations comme PRÉPA Clés, financées par certaines régions, visent justement à développer les compétences clés pour l'insertion professionnelle à partir de situations concrètes. L'évaluation gagne à intégrer des mises en situation pratiques: remplir un formulaire administratif, comprendre une notice d'utilisation, calculer un budget, utiliser un ordinateur pour une démarche en ligne. Cette approche répond aussi à la problématique de l'illectronisme, qui touche environ 15% de la population française. Les actions menées lors des Journées Nationales d'Action contre l'Illettrisme (JNAI) montrent l'importance d'ancrer l'apprentissage dans des contextes réels. Pour les salariés en difficulté, particulièrement nombreux dans les emplois peu qualifiés, l'évaluation des compétences professionnelles spécifiques à leur secteur d'activité constitue un levier de motivation et de progression. Cette vision pragmatique de l'évaluation favorise l'engagement des apprenants et la transférabilité des acquis dans leur vie sociale et professionnelle.

Mettre en place des outils d'évaluation bienveillants et valorisants

La lutte contre l'illettrisme demande une approche adaptée et respectueuse des personnes concernées. Selon les données nationales, 4% des 18-64 ans sont en situation d'illettrisme en France, soit 1,4 million de personnes. Pour accompagner ces publics fragiles, il est nécessaire de créer des matrices de compétences adaptées qui valorisent leurs acquis tout en identifiant les axes de progression sans jugement. Les acteurs de l'orientation, de la formation et de l'emploi en Nouvelle-Aquitaine travaillent à développer des outils d'évaluation qui prennent en compte les spécificités de ces publics.

Privilégier les méthodes d'évaluation non stigmatisantes

Les personnes en situation d'illettrisme ont souvent vécu des parcours scolaires difficiles et gardent une image négative des évaluations traditionnelles. Pour éviter de reproduire ces situations anxiogènes, les professionnels développent des méthodes alternatives d'évaluation. La plateforme EVACOB, par exemple, propose une évaluation des compétences de base qui oriente vers des formations adaptées sans mettre l'accent sur les lacunes. Dans le cadre de la certification CléA, qui valide le socle de connaissances et de compétences professionnelles, l'approche se veut positive en valorisant d'abord ce que la personne sait faire. Les évaluations se déroulent dans un cadre rassurant, avec un vocabulaire accessible et des mises en situation concrètes plutôt que des tests abstraits. Cette démarche s'inscrit dans les objectifs de la nouvelle feuille de route régionale de lutte contre l'illettrisme en construction pour 2024-2028 en Nouvelle-Aquitaine.

Développer des grilles d'auto-évaluation accessibles

L'autonomie des personnes dans leur parcours de formation passe par leur capacité à identifier elles-mêmes leurs besoins et leurs progrès. Les grilles d'auto-évaluation accessibles constituent un outil précieux dans cette démarche. Ces grilles utilisent un langage simple, des pictogrammes et des exemples concrets du quotidien. Elles s'appuient sur les quatre paliers d'acquisition des compétences de base définis par l'ANLCI, les deux premiers correspondant aux situations d'illettrisme. En Nouvelle-Aquitaine, le CRIA (Centre de Ressources pour l'Illettrisme et l'Analphabétisme) accompagne les formateurs dans la création de ces outils adaptés. Les formations PRÉPA Clés, similaires à celles financées en région Bretagne, intègrent ces grilles d'auto-évaluation dans leur approche pédagogique. Cette démarche participative renforce la confiance des apprenants et leur motivation, éléments indispensables pour un parcours de formation réussi. Les 55 événements programmés lors des Journées Nationales d'Action contre l'Illettrisme 2024 en Nouvelle-Aquitaine ont notamment mis en lumière ces pratiques innovantes.

Accompagner les formateurs dans l'utilisation de ces outils

La lutte contre l'illettrisme nécessite des outils adaptés pour évaluer et suivre les progrès des apprenants. Les matrices de compétences constituent des instruments précieux pour les formateurs intervenant auprès des publics fragiles. En Nouvelle-Aquitaine comme dans d'autres régions, leur utilisation optimale requiert un accompagnement spécifique des professionnels. L'enjeu est double : maîtriser l'analyse des résultats et adapter les parcours selon les évolutions observées.

Former les intervenants à la lecture des résultats

Les professionnels de l'orientation, de la formation et de l'insertion travaillant avec des personnes en situation d'illettrisme doivent être formés à interpréter correctement les données issues des matrices de compétences. La lecture des résultats exige une compréhension fine des quatre paliers d'acquisition définis par l'ANLCI, notamment les deux premiers qui correspondent aux situations d'illettrisme. Les formateurs peuvent s'appuyer sur des outils comme la plateforme EVACOB qui évalue les compétences de base et oriente vers des formations adaptées. Cette maîtrise technique permet d'identifier avec précision les acquis et les lacunes dans les différents domaines fondamentaux : lecture, écriture, et compréhension de textes simples, qui peuvent affecter respectivement 5%, 9% et 10% des personnes âgées de 18 à 64 ans. Les centres ressources comme le CRIA Nouvelle-Aquitaine proposent des formations pour les intervenants, renforçant leur capacité à analyser les données et à communiquer les résultats aux apprenants de façon constructive et motivante.

Ajuster les parcours de formation selon les progrès observés

L'analyse des résultats n'a de sens que si elle conduit à une adaptation dynamique des parcours de formation. Les matrices de compétences constituent des tableaux de bord qui permettent de visualiser l'évolution des apprenants et d'ajuster les interventions pédagogiques. Dans le cadre de formations comme PRÉPA Clés financée par les régions, les formateurs peuvent personnaliser les contenus selon les besoins spécifiques identifiés. Pour les personnes visant une insertion professionnelle, le parcours peut intégrer progressivement des éléments liés à la certification CléA, validant le socle de connaissances et compétences professionnelles. Les matrices facilitent aussi la détection des situations d'illectronisme (non-maîtrise des technologies numériques) qui touchent environ 15% de la population et constituent un frein supplémentaire à l'insertion. La régularité des évaluations et l'ajustement continu des parcours favorisent la progression des apprenants, qu'il s'agisse de personnes en situation d'illettrisme, d'analphabétisme ou relevant du Français langue étrangère (FLE). Les statistiques montrant des disparités territoriales, comme en Nouvelle-Aquitaine où la Corrèze et les Pyrénées-Atlantiques présentent les taux les plus bas de jeunes en difficulté de lecture (2,7% et 2,8%), invitent à adapter également les approches selon les réalités locales.